La récente découverte d’ossements de 215 enfants autochtones à proximité d’un ancien pensionnat à Kamloops (BC) fait froid dans le dos et traumatise encore une fois les premières Nations à Concordia et à travers l’Île de la Tortue. Cette découverte nous rappelle une nouvelle fois de manière brutale la profondeur des sévices subis et les peines infligées aux peuples autochtones du Canada au fil des siècles et jusqu’à aujourd’hui.

Alors que le dernier pensionnat au Canada a fermé en 1996, l’héritage des pensionnats est encore très lourd aujourd’hui. De nombreuses collectivités du Nord – comme celles du Nord de l’Ontario et de Thunder Bay – sont toujours obligées d’envoyer leurs enfants à des centaines de kilomètres au sud pour qu’ils fréquentent l’école secondaire, ce qui entraîne une augmentation de leur détresse et met leur vie en danger. De plus, les enfants autochtones sont encore présents de manière disproportionnée dans le système de protection de l’enfance du Canada, ce qui témoigne de la violence coloniale de l’État canadien et de ses efforts continus pour assimiler les enfants autochtones. C’est la raison pour laquelle le premier appel à l’action de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) concerne la réforme de la protection de l’enfance et la mise en œuvre du principe de Jordan.

Nous faisons un lien entre la découverte de Kamloops et la mort de Joyce Echaquan, une femme Atikamek de 37 ans, au centre hospitalier de Lanaudière (Qc) en septembre 2020. Joyce a reçu des médicaments auxquels elle était allergique et a filmé les insultes racistes qu’elle a reçu juste avant sa mort. Le racisme systémique envers les autochtones qui sévissait au temps des pensionnats autochtones demeure solidement ancré dans le Canada d’aujourd’hui.

Dans ce contexte, nous demandons au gouvernement du Canada de mettre fin à toutes les batailles juridiques engagées avec les survivants des pensionnats, leurs familles et leurs communautés. Nous appelons la tradition juridique canadienne à prendre des mesures judiciaires contre les auteurs de violence contre les peuples autochtones et, pour une fois, à défendre les droits des enfants autochtones parce que chaque enfant compte.

En attendant, nous offrons nos ressources et nos compétences en recherche à TOUTES les communautés autochtones qui en auraient besoin. Nos pensées vont à la Première Nation de Kamloops, à Manawan et à toutes les communautés autochtones à travers le Canada qui souffrent encore aujourd’hui des conséquences délétères de plusieurs siècles de colonialisme.

L’équipe du CHORN et du ALLab