Centre de recherche universitaire, le CHORN ne sert pas uniquement de point de convergence pour la recherche, la création et l’enseignement en histoire orale à Concordia. C’est aussi un point de repère pour de nombreux chercheurs, chercheuses, communautés et établissements au Canada et ailleurs. Nous recevons constamment – de la part de personnes et de groupes qui s’intéressent à l’histoire orale – des questions et des demandes de renseignements à propos de nos outils, de nos archives, de nos méthodes et de nos principes. Au cours des derniers mois, nous avons reçu plusieurs demandes portant sur des questions d’éthique qui, à notre avis, pourraient présenter une bonne occasion de revoir nos principes et nos pratiques déontologiques.

L’éthique et l’autorité partagée sont au cœur de nos valeurs et guident notre approche en matière de recherche, de création, d’enseignement et de formation. Le partage de l’autorité implique de « travailler en collaboration », ce qui soulève des questions de propriété, de contrôle, d’archivage, d’accès, de participation et de réutilisation des histoires orales par les collectivités sources, ainsi que par les chercheurs et le grand public. Nos principes déontologiques offrent un certain cadre nous permettant de mieux composer avec ces défis, mais ceux-ci évoluent. C’est pourquoi nous devons constamment revoir ces principes, de même que nos pratiques, afin de nous assurer qu’ils correspondent aux besoins de nos membres, de nos partenaires communautaires et de la société en général.

Dans cette optique, nous aimerions mobiliser la communauté du CHORN en vue d’une réflexion sur les sujets entourant l’évolution des principes et des pratiques déontologiques, plus particulièrement en ce qui a trait aux voix et aux structures manquantes à l’heure actuelle. Comme point de départ, nous avons cerné quelques questions qui pourraient contribuer à stimuler la conversation :

  • En quoi consiste une « autorité partagée » dans le contexte des mouvements sociaux émancipatoires et des luttes anticoloniales?
  • Que signifie décoloniser nos protocoles déontologiques et nos archives? Quelles voix devraient participer à l’articulation de ces objectifs? En quoi pourrait consister cette participation?
  • Les normes d’archivage insistent souvent sur la notion de garde légale. Toutefois, notre objectif a toujours été de considérer nos collections comme appartenant aux personnes qui y participent sur une base continue. Existe-t-il d’autres façons d’atteindre un équilibre entre notre fonction à titre de centre de recherche et les besoins et souhaits des communautés dont il est le reflet?
  • Le fait d’insister sur la nécessité d’un formulaire de consentement écrit, et souvent complexe, mine-t-il nos efforts en matière « d’autorité partagée » et de cocréation? Quelles mesures pourrions-nous adopter pour reconnaître le fait que la littératie (et la langue parlée) varie d’une communauté à l’autre?
  • Comment l’éthique et l’autorité partagée pourraient-elles être adaptées au contexte virtuel qui fait désormais partie intégrante des pratiques d’histoire orale?

Pour répondre à ces questions, nous aimerions organiser une série d’activités durant l’année 2021-2022. Nous invitons les membres du CHORN à nous faire part de toute suggestion pouvant contribuer à une discussion collective sur ces sujets (par exemple, organisation d’une table ronde, d’une conversation publique ou d’une conférence).

Faites-nous parvenir vos idées et vos propositions (de même que toute question que vous pourriez avoir) par courriel à l’adresse cohdscoordinator@concordia.ca d’ici le 31 juillet 2021.